Amitiés naissantes et amour déclinant

Le début des cours se passa tout en douceur… Dès la deuxième semaine, je repris les bonnes vieilles habitudes : séchage de cours et grasse mat’ jusqu’à midi… Apres tout ça avait marché en première année alors pourquoi changer une méthode qui avait marché jusque là ? Le groupe A ayant retapé ou abandonné dans sa quasi-totalité, je me fis vite à l’idée que je devais passer cette année avec les filles. L’idée n’était pas pour me déplaire dans le principe, mais la seule que je connaissais vraiment était Tussi… Et je n’avais pas (plus) grand-chose à lui dire, son petit jeu qu’elle avait mené durant l’été était sympathique mais le fait qu’elle le fasse perdurer commençait à me taper sur le système. Ses bipages à 22-23 heures pour ne rien dire, ça n’avait pas de sens… C’est comme si son seul but était qu’elle puisse avoir la preuve que je l’ai appelé… Ce qui arriva par la suite ne me fit malheureusement pas mentir… Au fur et à mesure du mois de septembre, elle commença à faire la distante quand il y avait du monde, elle voulait surement prouver quelque chose… mais quoi ? Vu le peu d’intérêt qu’elle représentait à mes yeux, ça ne me perturba pas plus que ça. J’avai deux dossiers à gérer en parallèle : Paolo et Angie.

Paolo, parce que des la rentrée il se mit à m’appeler tout les soirs pour me raconter ses problèmes de cœurs, et quand il en avait fini sur ses problèmes de cœur il me parlait de foot… Je dois avouer que je préférai quand on en arrivait à cette seconde partie mais bon… Même si parfois il me saoulait et que par le passé, il avait essayé de tenter des petits complots foireux pour faire capoter ma « relation » avec Tussi (j’aurai ptetre du le laisser faire…), il avait un coté sympathique qui faisait que malgré tout je continuai à l’écouter... L’avantage était que il était tellement nombriliste que je n’avais pas trop à parler de moi pour maintenir la conversation, c’était pas plus mal… Pas besoin de mentir de temps en temps ça fait du bien…

Concernant Angie, la situation s’était compliqué… Sans que je ne sache vraiment pourquoi… ou plutôt si : comme chaque année à la même époque, elle avait son coup de déprime. Elle remettait tout en cause… La crise de la quarantaine avec un peu d’avance sans doute… Elle avait beau me dire que tout allait pour le mieux entre nous et me barder de compliments chaque fois qu’on arrivait à se voir, elle avait des doutes sur notre relation. Elle ne pensait pas que ça pourrait durer, à cause de la différence d’âge, etc… J’avais beau lui assurer que non, il en était rien, que je serai toujours là pour elle, rien n’y fit. Peu à peu, sans même s’en rendre compte la distance finit par s’installer entre nous… La durée de nos appels rapetissèrent, puis la fréquence, puis même mes retours le weekend… Elle m’échappait et je ne pouvais rien y faire, je ne savais comment m’y prendre…

Pour éviter de déprimer seul dans mon grand appartement (et me soustraire aux appels de Paolo), je me mis à fréquenter de plus en plus les Vala et Katherine. C’était sympa, très vite on devint quasiment inséparables, ce qui entraina des réflexions de la part des autres membres du groupe « historique » de psycho, notamment Paolo et Isabel. Tussi était jalouse aussi, évidemment, comment aurait-il pu en être autrement venant de la part de cette petite fille gâtée ? On continuait encore à la fréquenter, enfin les filles continuaient encore à la fréquenter et vu que j’étai avec elles, je me retrouvai à croiser son chemin par la même occasion… Bien évidemment, je ne reparlai pas à Kat de ce qui avait pu se passer quelque mois plus tôt, ni même des affaires de la famille Lauret… Je ne voulai pas gâcher une si belle amitié de groupe… Un  jour d’octobre, en pleine semaine de cours, il devait être midi, je venais de me réveiller je reçus un appel d’Anna assez énervée demandant à me voir sur le champ. A peine le temps d’enfiler quelque chose qu’elle sonna à ma porte. J’ouvris, à peine assise, elle me lança en me regardant droit dans les yeux un froid et direct : «  Tu as recommencé tes conneries à ce que je vois ». Sur le coup, je ne compris pas, je cherchai du regard autour de moi si il n’y avait pas la moindre trace de drogue ou de truc dans le genre, mais non… Cela faisait plusieurs mois que je n’y avais touché qu’à de très rares occasions. Elle restait là à me fixer, attendant une réaction de ma part.

-          De quoi est ce que tu es entrain de me parler ?

-          Tussi m’a raconté ce matin, elle semblait tres affectée…

-          Que….Hein… Quoi ? Tussi ? Qu’est ce qu’elle t’a dit ?

Et Anna me raconta… Les conneries débitées par Tussi, comme quoi elle m’avait « quitté » (personne n’était même censé savoir qu’on se fréquentait quand on se fréquentait il y a plus de 6 mois, alors de là à parler de « rupture » enfin bon…) et que je continuai à la harceler, etc… Apres avoir laissé Anna, j’intervins pour me défendre :

-          C’est une jolie histoire ! Plein de sentiments tout ça… ça te dirait que je te raconte la vérité maintenant ?

Et je lui racontai ce qui s’était passé entre elle et moi depuis le début qu’on se fréquentait… Apres un monologue d’à peine 2 minutes, elle le conclut par un simple « je comprends mieux… ». Puis se sentant gênée de s’être fait berner ainsi, elle essaya de se justifier en mettant ce qui s’était passé à Toulouse… Remarque, je pouvai la comprendre… Mais Tussi, elle je ne la comprenais pas ! Elle allait le payer… Anna finit par me laisser, sur le bas de la porte elle finit quand même par me lancer : «  Seb… Tu dois pas avoir une grande idée de ce qui se passe en psy du développement, mais s’il te plait fais moi plaisir : Tu peux t’habiller et essayer d’aller en Cognitive cet aprem’ ? Ce serait pas mal… Pour une fois ! ». Elle me lança un sourire avant de partir… j’essayai de lui faire plaisir et allait en cours durant l’après midi. C’était pas si mal… A la sortie, je m’apprêtais à aller faire un tour en centre ville quand Vala et Kat me proposèrent « d’aller boire un café »… Mouais, ça sentait le piège à plein nez ce genre de truc mais bon… Au bout de quelques minutes, mes craintes furent confirmés en partie. En partie seulement, car très vite je compris qu’elles n’avaient pas trop cru ce qu’elle avait pu leur dire, et que notamment elle avait donné deux versions contradictoires à Vala et Kat sur la nature de notre relation, grosso modo une ou j’étais un vilain amoureux transi éconduit qui n’arrêtait pas de la harceler et de l’autre ou j’étais l’homme de sa vie… On fit très vite le tour de la question Tussi, et on finit par décider pour se changer les idées d’aller se faire un ciné tout les trois !!!

Je crois que c’est à partir de là qu’on peut vraiment dire que la rupture avec Tussi commença… Elle ne se produira que quelque temps avant les vacances de Noel, après de multiples rebondissements qui seront l’objet d’un prochain article. Et mon amitié avec Vala et Kat, pour moi, prit naissance ce jour là... Tout les trois venants de différents horizons mais rassemblés par les mensonges d’une fille dont on n’avait pas fini d’entendre parler…