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La fausse histoire de nos vraies vies
La fausse histoire de nos vraies vies
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9 septembre 2007

Renaissance progressive...

Début juillet 2006. Sur l’Autoroute en direction de Tours.

Nous étions en plein milieu de la matinée, je me trouvai dans la voiture d’Anna, une vieille R5  , on allait pour se réinscrire à la fac. On avait pris rendez vous pour 11h, c’était le seul créneau horaire  qu’on avait pu trouver en commun et vu qu’on habitait dans le même coin du Sud Ouest on avait convenu que c’était peut être mieux qu’on fasse la route ensemble. Bien sur, ayant choisi la facilité, la ville de Tours se trouvait à 4 bonnes heures de route. Sur la route depuis 6h, et s’étant relayé deux fois déjà pour permettre à Anna de récupéré de ses nuits de travail à la chaine et moi de…mes nuits avec Angie, nous décidâmes de nous arrêter sur une aire d’autoroute pour prendre le petit déjeuner. Le soleil était déjà haut et le mercure avait déjà bien grimpé alors qu’il devait être à peine 9heures du matin. Au loin, les brumes matinales persistaient encore un peu. On commanda (tasse de chocolat à un distributeur, croissants sous emballages plastiques, elle partageait le même sens de la diététique que moi), puis on alla s’asseoir à une table pour manger. Tout les deux réveillés au même moment, on commença à échanger nos premières histoires de vacances, on ne s’était pas vu depuis la fameuse soirée du bowling. Son nouveau mec, son taf, mon histoire avec Angie,  la Coupe du monde… tout y passa. Puis, elle revint sur Angie, depuis que je lui en avais parlé il y a quelques mois, elle ne cessait depuis de me demander de ses nouvelles… Elle avait l’air assez fan de cette relation, il faut dire que ça changeait des histoires sans lendemain que j’avais collectionné depuis l’époque ou on s’était connu au lycée. Je lui racontai alors mon weekend à Rome dans les moindres détails, nos petits regards, Angie s’ouvrant à moi, cet euphorie, cette sensation nouvelle qui s’était offert à moi, mais que je ne savais nommer.

-          Je crois qu’on appelle tout simplement ça le Bonheur… voire même l’Amour…, me dit-elle d’une voix à moitié taquine.

-          Amour ? N’allons pas jusque là mais c’est vrai que…

-          Tu changeras jamais !, me coupa t-elle en me tapant sur  l’épaule, en faisant mine de râler.

Je souris, gêné, ce simple échange entre nous fit remonter en moi tout les moments qu’on avait pu vivre à l’époque du lycée, avant Toulouse… et c’était reparti à nouveau comme avant… décidément, ça allait pour moi en ce moment… Puis, dans ma poche mon portable vibra : Vince. Je restai là quelques instants, à regarder ce nom s’illuminer et vibrer sur l’écran de mon téléphone. Que faire ?

     - Tu décroches pas ?, me demanda Anna.

Si bien sur ! J’ouvris le clapet, au bout du fil….Rien.

-          Allo ? Seb ? T’es là grand ?

Je ne répondis pas… Je n’avais pas eu de nouvelles depuis l’affaire du parking. Lui… Je me décidai à prendre le courage de répondre.

    - Ouais…. Enfin oui ! Comment vas-tu ? Bien ?

    - Bien, bien… et toi grand ? Ça roule ?

    -    ça va. Je suis sur la route, je vais m’inscrire à Tours avec une copine de la fac : Anna.

   -    oui, la fameuse AnnaChris m’en a parlé…

-          T’as vu Chris ? Quand ?

-          Ba à la propriété. Je suis revenu vivre là bas. J’ai trouvé du taf chez Antoine et Chris y passe ses vacances d’été donc…

-          Ah… j’étais pas au courant…

Au fond de moi, je commençai à regretter d’avoir décliner l’invitation de Christelle de passer l’été dans la propriété des Landes. Mais Helena partie et Vince que je pensai loin, très loin, ça n’avait pas vraiment d’intérêt… et puis, il y avait Angie maintenant…

-          Je suis sorti de la maison, reprit-il. Juste pour t’annoncer une nouvelle qui j’espere te fera autant d’effets qu’à moi.

-          Quoi ? Que s’est-il passer ?

-          Matt est mort frangin !! Cet enculé s’est pendu dans sa cellule !!!

Je ne savais quoi dire à l’annonce de sa mort. Partagé entre l’euphorie (après tout c’est ce que j’avais voulu faire il y a même pas un mois…) et la surprise. Ainsi, c’était vraiment fini… Pour de vrai, pas comme si j’essayai de penser à autre chose… Non, c’était tout simplement fini pour de bon. La Vie s’ouvrait à moi, au demeurant ce n’était pas ce qu’il y avait de plus rassurant mais bon… il fallait s’y faire maintenant, je n’avais plus aucune excuse. Cela devait faire une bonne dizaine de secondes que je n’avais pas parlé.

-          Bien mon grand, je vois que ça te fait frétiller au plus haut point… je t’appelai juste pour te dire ça… Tu te doutes de l’état dans lequel doit être Antoine, je vais y retourner. Si tu peux, essaie de passer cet été à la propriété qu’on se fasse des petites virées comme avant… sinon, t’inquiète je passerai te voir dans cette bonne vieille ville de Tours, j’ai quelques potes à moi là bas. Bon allez grand je te laisse… et pas de bêtises avec la belle blonde, hein ??

Même pas le temps de lui dire au revoir, il avait raccroché… « Comme avant », ses mots raisonnèrent dans ma tête. Oui, tout pouvait reprendre comme avant maintenant qu’Il était parti… Il est mort ! J’avai mis du temps avant d’enregistrer l’info mais ça y est, je compris enfin. Un cri de satisfaction et mon sourire jusqu’aux oreilles surprirent Anna. Elle me demanda ce qu’il y avait et qui c’était au téléphone. Dans l’euphorie, je lui expliquai tout : Vincent, Mathieu, ma vengeance avortée dans le parking, Fresnes, son suicide, etc…

Elle me regarda, comme atterrée, ne trouvant pas les mots. Sa réponse fut tout autre : de tout son cœur, comme sorti du plus profond d’elle-même, elle me mit sa main en pleine face. Je n’aurais jamais cru qu’une gifle puisse faire aussi mal… « NON, MAIS CA VA PAS ?! ».

Les routiers nous regardèrent, surpris au premier abord, puis pour la plupart railleurs. Elle me prit par le bras, et m’emmena faire un tour. Nous descendîmes une petite pente pour nous retrouver dans une prairie. A quelques centaines de mètres, une petite clairière pointait. « On va jusque là bas ». Pas la peine de discuter… elle n’attendit même pas d’avoir atteint la clairière.

-          Non, mais ça va pas Seb ou quoi ?? Tu te rends compte de ce que tu dis ?

-          Quoi ? Je t’en ai déjà parlé quand on était au lycée pourtant…

-          Et alors ? ET ALORS ?? Tu te rends compte que tu viens de me raconter le plus naturellement du monde que tu as projeté de tuer quelqu’un et qu’il s’en est fallu de peu que tu le fasses ? et que tu pousses des cris de joie à l’annonce de son suicide ??

-          Mais je t’en ai déjà parlé…

-          Et alors ? le fait que tu te sois confié à moi quand on était au lycée, que tu m’ais parlé de tout ça te donnait le droit de le tuer ? (Je ne savais quoi répondre) ; je sais que ce qu’il a fait c’est mal… Je sais que c’est particulièrement répréhensible. Une plainte n’aurait pas été de trop d’ailleurs si ta famille n’avait pas cherché à protéger sa soi-disante réputation… Mais pourquoi le tuer ? et s’il trempait dans tout ce que tu dis, pourquoi tu ne l’as pas plutôt dénoncé ??? Avec les relations qu’à ton père, c’aurait été simple…

Comment lui expliquer ? Que Mathieu travaillait pour mon père ? Elle ne devait pas savoir… je devais la laisser loin de tout ça… j’aimai me confier à elle mais il ne fallait pas qu’elle sache VRAIMENT ce qui se passait…

-          Ma mère est morte à cause lui… elle s’est suicidé parce que…

-          Arrête ! Redescends sur terre, Seb ! Je t’ai connu en seconde, bien avant qu’elle ait cette discussion avec Mathieu et tu me parlai de tout ces problèmes, d’alcool, etc… Souviens toi que c’est pour payer les factures à sa place que tu t’ai mis à faire du commerce…

-          Commerce dont tu as bien profité aussi à cette époque non ?

J’avais essayé de la rembarrer. Mais ça n’avait pas été du meilleur effet…

-          Si tu le prends sur ce ton, tu sais ça peut très bien se passer comme à Toulouse… Tours est une ville très grande et je peux faire encore les deux prochaines années de ma licence sans jamais te recroiser… Je dis pas que ça ne me ferait rien, mais ça peut très bien se passer comme ça…c’est ce que tu veux ??

Un piteux « non » fut ma seule réponse.

-          Bien… je reprends. Commerce donc dans lequel tu t’es lancé à une époque ou ton père ne vous donnait plus rien… Et ou ta mère avait déjà perdu son boulot. Ne fantasme pas ton passé, le problème « Mathieu » n’a qu’aggravé une situation qui était déplorable. Le fait que quelqu’un comme Antoine que j’ai croisé quelquefois quand j’allai chez toi l’ait plaque veut quand même dire que ça allait mal… Vincent et toi vous tiriez la bourre pour Helena, et si celle-ci n’avait pas eu l’intelligence de vous maintenir à distance tout les deux, votre belle amitié aurait volé en éclats, reconnais le… et Christelle, elle était mineure d’accord mais elle savait ce qu’elle faisait… Elle l’a voulu. Et qu’elle t’ait infligé ça, consciemment, veut bien dire qu’elle n’avait pas la même conception de la « bulle » que toi… Alors oui c’est mal ce qui s’est passé. C’est le genre de choses qui peuvent marquer, mais bon je pense que vu ce que tu as vécu ton innocence était déjà envolé… Vu par quoi tu es passé, j’ai peine à croire que ce regrettable incident puisse t’avoir mis à bas. Et de toute façon, quoiqu’il arrive, ça ne te donnait pas le droit de vouloir faire ça… Alors pourquoi tu accorde autant d’importance à tout ça ? Ne me dis pas que c’est la raison pour laquelle tu as recommencé tes conneries ? Parce que surtout ne va pas croire que j’ai pas vu les marques sur tes bras… Rien que pour ça, tu mérites la gifle que je t’ai mise tout à l’heure… Qu’est ce que ça cache toute cette affaire ? Qu’est ce que ça te permet de dissimuler Sebastian ? »

Wow… Elle avait fait fort sur ce coup là ! Elle était resté calme, comme toujours, mais avait quand même tenu à laisser paraître une pointe d’énervement dans sa voix. Qu’est ce que ça me permet de dissimuler ? Bonne question… je ne sais combien de temps je suis resté là tout penaud au milieu de cette clairière, je ne me rendis même pas compte que j’étais tombé à genoux. Une foule de visages et d’événements défilèrent dans ma tête. Qu’est ce que cet événement dissimulait ?  La perte de la petite bulle ? La perte d’Helena, mon premier amour ? Ou encore pire, celle de Vincent ? Tout ce petit monde, dans lequel j’avais fini par me sentir bien et qui s’était écroulé comme un vulgaire château de cartes… C’était bien ça le problème… Tout finissait toujours par foutre le camp, malgré tout mes efforts je finissais toujours par ne pas pouvoir retenir l’inéluctable. A cause de lui. Je n’avais plus aucune prise sur rien, plus de sentiments pour personne… A quoi bon, puisqu’ils finiraient tous par partir ??? Pour maintenir un semblant de tissu social (et pour payer les factures comme Anna me l’avait si bien rappelé), je m’étais mis à dealer. Fructueuse occupation… Les comptes furent vite remis à flots et comme par hasard, je me mis à avoir un nombre incalculable d’  « amis ». C’est par cette activité que je connu Anna, qui était dans la même classe que moi et qui avait fini par venir me demander quelques services pour « dépanner ». Mes bons services lui avaient plu, on sympathisa donc et elle finit par devenir ma confidente un jour de bad. « Si tu as besoin, Seb, je veux que tu sache que je suis là pour toi… ». Là pour moi ?? Ça faisait bien longtemps qu’on ne me l’avait pas dit… Malgré les vertus qu’avaient pu avoir ses confidences sur mon moral, progressivement et inéluctablement j’avais glissé du statut de vendeur à celui de propre consommateur. Pour oublier mon quotidien, pour oublier Vincent, pour oublier les courbes d’Helena, puis ce fut pour oublier Anna, puis pour oublier tout simplement… Non, je ne pouvais pas… pas elle. J’étais seul et je me sentais si mal que je ne voulais pas contaminer quelqu’un d’autre… Les diverses drogues firent un peu de place ensuite aux divers filles. Je plaisais, je ne comprenais pas vraiment pourquoi, mais je plaisais… Alors pourquoi se gêner ? Autant multiplier les plaisirs ! Seul, si seul… Anna s’assit sur le sol et me prit par les épaules pour lentement me rapprocher d’elle, puis ses longs bras se refermèrent sur moi. Boucliers efficaces contre le monde extérieur… La tête posé contre ses petits seins fermes, je ne réussi pas à pleurer. J’étais bien, étonnamment bien mais je ne pouvais me laisser aller jusque là. Je n’avais jamais pu avec elle… A y réfléchir, il n’y a bien qu’une seule personne avec qui j’avais pu aller jusque là… je restai les yeux grands ouverts, profitant de ce moment avec elle… elle ne m’avait vraiment pris dans ses bras que deux fois auparavant… Une fois au lycée, mais j’y avais mis fin. Ça m’avait mis dans un état que je n’avais pu contrôler, une étrange sensation que je ne revécu que plusieurs années après… La seconde fois fut à Toulouse, deux ans auparavant, et ce n’est pas vraiment le meilleur auquel elle puisse être associée, bien au contraire même…

J’aurai aimé pouvoir évacuer tout ça une bonne fois pour toute mais je n’y arrivai pas. Tant pis, je profiterai de la douceur de son étreinte et de ses belles paroles qu’elle me murmurait délicatement à l’oreille… Dommage qu’elle soit si belle et si parfaite, je ne serai bon qu’à la salir… Quelques minutes qui pour moi semblèrent des heures passèrent. Le soleil était vraiment haut dans le ciel, la clairière était maintenant baignée par sa lumière. Elle vint réchauffer notre peau, ce fut le signal pour partir. Il restait de la route à faire. En sortant de la clairière, Anna me tapa sur l’épaule : « On fait la course ?? ».  Pas le temps de répondre, elle était déjà parti en riant aux éclats… Je remontai difficilement la petite pente, elle m’attendait en haut. L’air triomphant. J’ai gagné » m’annonça t-elle avec sa voix de petite enfant. Le soleil dans les yeux, je la distinguai à peine. Elle me tendit la main pour m’aider, une fois en haut je me retourna une dernière fois pour regarder ce petit bois, lieu de tant d’émotions…

     -Seb ? Tu viens ? Il est temps d’y aller. La route est longue encore… »

Je lui souris. Et lui prit les clefs de la voiture. Il y avait de la route à faire avant d’arriver, et c’était à moi de conduire…

Le reste du trajet se passa sans véritable incident. L’inscription fut émaillée d’une tentative d’esquive de Paolo, qui militait dans le hall des Tanneurs. En effet, Anna l’appréciait assez peu depuis cette fois ou il avait tenté de la draguer de façon assez pathétique (mais c’en était presque un pléonasme chez Paolo…). Tentative qui se solda par un échec… Heureusement, elle sut se montrer très persuasive pour abréger la conversation (« C’est moi qui paye le MacDo si on part maintenant… ») et ce fut la dernière fois de l’été que je vis Paolo. Tout juste je sus que Vala et Tussi étaient venu la veille pour s’inscrire. Et Kat ? Pas de nouvelles… c’est dommage, j’aurai bien aimé savoir ce qu’elle devenait depuis la fête de  la Musique…

Sur le chemin du retour, Anna fit une dernière fois allusion à notre discussion lors de l’aller. « Vis. Arrête de regarder ton passé. Et de penser à telle ou telle personne… tu te sens bien avec Angie ? Alors profite à fond. Ce n’est pas en regardant en arrière ou en t’accablant que ça s’arrangera… Quand bien même il y aurait matière à t’accabler, tu ne resolvera pas ce problème en restant comme ça. Avance, tu en as les moyens alors profites en. »

Et comme en France, tout se termine par des chansons, elle poussa le son de la radio : «  Zidane, y va marquer, Zidane, ya va marquer….. ».La France venait de battre le Brésil… Apres tout que demander de plus pour rentrer de plein pied dans un été qui s’annonçait radieux…

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Commentaires
S
Ton article c'est un gros bloc, sans aucune image, c'est pas que je regarde que les images, j'ai lu d'autres article de toi qui n'avait pas d'image, mais là, c'est vraiment un gros bloc dont on en voit pas la fin.<br /> Donc désolé, mais j'ai pas le courage de le lire.
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