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La fausse histoire de nos vraies vies
La fausse histoire de nos vraies vies
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9 septembre 2007

La Dolce Vita. Episode 3 : La vie, tout simplement...

Des le soir meme, on fit nos bagages pour repartir de la villa, 24 heures à peine apres notre arrivée. Angie tenait à me faire voir un endroit en particulier, "là ou elle ou aucun autre homme n'etait jamais allé"... Elle prit le volant, je n'eus le droit de poser aucune question sur notre destination... "Tu verra bien... Sois pas si curieux". Je m'inclinai... Le trajet dura deux jours entiers, nous retraversames la frontiere, puis remontames toute la France... Elle ne voulait pas que je prenne le volant pour ne pas me donner d'indications sur le chemin vers lequel nous allions. Un parfum de liberté soufflait sur cette petite escapade, nous mangions et dormions dans les endroits les plus improbables, du motel miteux perdu en pleine zone industrielle d'une ville paumé au rivage d'une petite riviere perdu en pleine nature... Qu'importait l'endroit, en sa presence, le sombre virait à l'immaculé, meme mon ame torturé semblait s'eclaircir... Elle ne savait finalement presque rien de moi, juste ce que j'avai bien voulu lui raconter... Mais chacune de ses remarques me touchaient au plus profond de moi, là ou personne, meme ceux me connaissant depuis le debut n'avaient reussi à aller... Mes mensonges, toutes les barrieres que j'avai pu mettre entre moi et le monde, elle les avaient mis à bas en un regard, en un instant... A l'aube du mardi, elle avait repris le volant apres qu'on eut dormi à la belle etoile quelques heures dans un champ, nous arrivames aux abords d'une maison dans un petit hameau en bord de mer... Les quelques panneaux que j'avai entraperçu durant notre trajet m'ammenerent à penser que nous etions en Normandie ou dans un endroit à proximité... Encore à moitié endormi, je lui demandai :

- Pourquoi tu t'arretes???

- Et bien mon bébé, pour la simple raison que... Nous sommes arrivés! Alors debout fainéant! On a du pain sur la planche!

Et en effet, ça on en avait... La maison etait entouré d'un petit mur de 2 metres environ qui commençait à s'effriter. Les toilettes étaient dehors dans un petit cabanon, et la salle de bains était dans un petit batiment annexe. Personne n'avait du mettre les pieds dans cette maison depuis plusieurs années... Voire peut etre meme une decennie...

   - Ou est ce qu'on est?" , lui demandais-je en penetrant dans ce qui semblait etre une chambre.

   - Repose moi la question quand nous aurons fini de redonner à cette maison un air de fete...

Et cela prit du temps... Deux jours durant, on rangea, nettoya,etc... Le tout entrecoupé de moments de reconforts cherement acquis... Des le mercredi midi, apres que mon portable eut sonné pour la dixieme fois d'affilée (Tussi, Isabel et Paolo semblaient se relayer pour me demander de mes nouvelles, j'y appris par Paolo l'existence d'un soi disant "drame" survenu à Tours avec en personnage principal la fameuse Katherine mais je ne releva pas l'information plus que ça...), Angie le prit et le jetta par la fenetre...

- On a pas fait tout ce chemin pour que les autres t'accaparent encore... Des lundi, tu retrouvera tout tes petits camarades voire camaradEs si tu le desire, mais jusque là, tu es tout à moi..."                             La façon dont elle me le prouva ne fut pas pour me deplaire...

Le jeudi matin, nous nous reveillames des que le soleil fut levé. Maintenant que tout etait fini dans la maison, je pus enfin lui poser la question de savoir ou nous pouvions bien nous trouver...

- Cette maison appartenait aux personnes chez qui on m'a confié quand j'etais enfant... J'ai grandi ici jusqu'à mes 15 ans, et que je sois autonome. Non pas qu'ils ne s'occupaient pas assez bien de moi... Non... J'avai en tete quelque chose... Je t'en reparlerai une autre fois, c'est pas le sujet... Je suis donc parti à 15 ans en leur laissant une lettre pour les remercier... Je continua mon petit bonhomme de chemin jusqu'à ce qu'il y a 15 ans environ, je reçoive une lettre d'un huissier : ils m'avaient legué leur maison. Mais ils y avaient ajouté un petit mot " Tu peux disposer de cette maison qui fut ton foyer quelque temps comme bon te semblera, mais notre souhait le plus profond serait que tu t'y installe avec un mari et une famille que tu auras fondé selon ton propre arbitre...". J'avai 20 ans à peine... J'etais enceinte mais le pere avait mis les voiles... Bien avant d'ailleurs qu'il puisse etre mis au courant qu'il serait pere... Et je me suis toujours dit que je ne reviendrai ici que le jour ou j'aurai trouvé quelqu'un que j'aimerai assez pour pouvoir lui montrer cette maison... Le foyer de mes seuls moments de bonheur... Les seuls jusqu'à ce que je te rencontre Sebastian...".

Touché, je ne sus quoi repondre... Dans un instant pareil, il aurait pourtant fallu que je trouve quelque chose à dire... Mais rien ne venait... Je ne lui offris que mes bras... Elle sembla s'en contenter avec la plus grande joie... Les jours suivants compterent parmi les plus beaux de ma vie... Les plus simples aussi... Nous nous levions quand nous en avions envie, faisions ce que nous avions envie (ou nous avions envie), meme si nous ne bougeames pas trop de la maison, le monde semblait nous appartenir... Nous etions... Libres.Heureux.

Mais les meilleures choses ont malheureusement une fin... Le dimanche matin, nous dumes repartir... Cela avait semblé duré à la fois une eternité et quelques secondes... Je verifiai une derniere fois que tout etait bien fermé, puis en sortant de la maison je le vis assise sur un petit muret entrain de contempler l'ocean au loin, le soleil naissant eclairant son visage alors qu'aux alentours la nuit reculait peu à peu...

- On est pas bien là?, lança t-elle en souriant des qu'elle m'entendit approcher

- A la fraiche...

- N'en dis pas plus! Je saurai bien assez tot ce qui est decontracté chez toi...

Encore une fois, une petite replique tiré d'un film méconnu que nous connaissions nous... Elle se retourna et me prit dans ses bras. Sans reflechir, je lui dis:

- Merci de m'avoir fait partager ce moment avec toi...

Elle me regarda en affichant un petit sourire

- Si tu savais comme c'est moi qui devrait te remercier... (son sourire s'effaça peu à peu alors qu'elle apssait sa main sur mon torse, elle chuchota) Je n'ai toujours pas reussi à l'entendre... Malgré tout j'espere que tu ne te cachera plus derriere ta panoplie de "flambeur"..."

Pendant quelque temps, je lui donnai raison... L'été qui s'annonçait allait etre merveilleux en tout points... Le retour s'effectua sans un bruit, nos mains ne se separerent pas jusqu'à ce que je m'arrete en bas de chez elle... Je sortis toutes ses affaires du coffre, elle les prit et s'avança vers moi pour me sussurer : " On est deux petites ames en peine qui se font du bien et qui se soutiennent ". Sur le perron, elle me lança un dernier regard embué... Puis elle se retourna et disparut dans le grand immeuble ou elle habitait...

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Commentaires
S
Je sais pas quel âge tu as aujourd'hui, mais ça sonne très vieux, comme si ça s'était passé il y a très longtemps...<br /> On a pas l'impression que t'es un étudiant, et encore moins un étudiant en psychologie, mais après tout comme c'est pas trop la réalité, peut être que t'es juste un mec paumés d'une quarantaine d'année, c'est l'effet que ça donne en tout cas...
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