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La fausse histoire de nos vraies vies
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25 juillet 2007

Apocalypse Now

Quelque part dans les Landes, Juillet 2001.
Nous avions une maison là bas. Ou plutot ma mere et son nouveau mari Antoine en avaient une. Tout les étés, on se retrouvait "en famille" (je ne compte evidemment pas mon pere naturel dans cet apellation mais ceci est une autre histoire): Antoine, ma mere, ma soeur de coeur (qui n'etait officiellement que ma demi-soeur) Christelle et Vincent, un garçon des environs de 5 ans notre ainé que nous considerions comme notre grand frere Chris et moi. Ma soeur avait une correspondante venant de Bielorussie, Helena, mais quand ceci arriva elle n'etait pas encore en France. Ce soir là, il faisait chaud. Une chaleur d'enfer, les "vapeurs" du goudron fondant donnait un air iréel à la route qui reliait la maison à la departementale eloignée de quelques kilometres de la maison. Je venais de rentrer depuis quelques jours de mon college privé en Bretagne, je venais de passer le brevet, et j'avai l'impression que rien n'avait changé par rapport aux autres années. Ma "bulle", ma cellule familiale de substitution (seule ma mere etait de mon sang apres tout) etait toujours là, inchangé. Ici, le temps semblait s'arreté, à y regarder de plus pres n'importe qui 1202_300aurait trouvé ça casanier, voire meme ennuyeux, c'est vrai qu'il ne se passait pas grand chose, mais j'etais chez moi là bas. Au loin, un paysan faisait bruler quelque chose dans son champ, une longue fumée noire longiline pointait maintenant vers le ciel d'un bleu presque pur, quand une petite voiture rouge sembla sortir de cet amas noiratre. " C'est lui!", s'exclama Christelle en sortant de la veranda d'un pas enthousiaste. Vincent me faisait travailler mes qualités de gardien à ce moment là. Oui, c'etait bien lui. Mathieu. Vince me regarda: la masquarade commençait. Emmenant une longue trainée grisatre derriere lui, au fur et à mesure qu'il parcourait à vive allure un petit chemin de terre arrivant à la maison.

Le legendaire Mathieu finit par descendre: quel deception!! Du grand brun elancé à l'allure digne d'un Johnny Depp echappé de "21, Jump Street" on se retrouvait face à une grande armoire à glace, certes, Kurt_modifmais grassouillette comme c'est pas permis! Au crane rasé, on aurait dit le colonel Kurtz... La suite n'est pas vraiment descriptible: une longue discussion à travers le verger entre Antoine et son fils qu'il avait eu d'une femme qui avait fini par vouloir le tuer. Une folle dont j'ai oublié le prenom. Des gestes, des regards pouvant paraitre anodins mais qui entre un pere et un fils ne s'etant pas vu depuis plus de 15 ans signifiaient enormement. Ma mere continuait de preparer la table dans la grande veranda. La nuit arrivant, la chaleur ne baissa pas, au contraire on eut dit qu'elle augmentait encore plus! Comme si "la Bouche de l'Enfer" etait tout proche... Le repas continua dans cette opressante chaleur, les pales du ventilateur tournant à pleine allure, la lumiere du soleil couchant baignant dans la grande veranda de style colonial, tout ce que Vince et moi savions mais n'osions dire... Toutes ces choses me restent encore en memoire, j'ai beau avoir tout essayé, je n'arrive pas à les chasser... Je sais plus quel jeu à la con passait à la télé ce soir là, arriva une question de cinema dont la reponse etait "Apocalypse Now". Petite satisfaction personelle: apocalypse_now_ver1j'avai gagné contre ce porc de Mathieu. Le ventilateur tournoyant rendait encore plus evident la citation à ce film. Oui c'etait bien l'Apocalypse... Le repas finit, Vincent commença à prendre son blouson pour s'en aller. "Tu t'en va déjà Vince? Tu ne reste pas avec nous?", demanda Christelle. "Non j'ai quelques trucs à faire, tu viens avec moi Seb?" Oui! Qu'une envie: fuir. Sortir. "Tu m'avai promis...", lança Chris alors que je me lançai d'un pas decidé vers la sortie. C'est vrai, j'avai promis... Je resta donc, laissant à Vincent le seul droit de s'enfuir. Vers minuit, nous allames nous coucher. Antoine proposa à Mathieu de dormir dans la grande chambre dans laquel Chris dormait. "Oh non, je peux aller à l'hotel tu sais...". Mon cul! Comme si ils n'avaient pas tout prevu! Decision fut prise: Chris et moi dormirons dans la grande mezzanine et Mathieu dans le canapé en bas. Il partirait le lendemain matin, devant rejoindre je ne sais plus quel conference. Tout le monde se souhaita "Bonne nuit!" dans la joie et dans la bonne humeur et alla se coucher gaiement.

Il ne fallut meme pas une petite dizaine de minutes pour que les masques tombent: Christelle descendit rejoindre son amant qu'elle avait depuis quelque mois. Son demi frere! Et tout ça etait de ma faute... Jamais je n'aurai du quelques mois plus tot, alors que nous nous promenions à Paris faire remarquer que l'on passait devant la banque ou il travaillait. En quelque semaines, ils reprirent contact et des la premiere fois qu'il la vit, ils commencerent cette relation... Je savai, Vincent savait, Urumi savait, meme Helena à Ash_modifl'autre bout de l'Europe en avait ete informé par lettre! Personne n'avait rien dit... Durant toute une nuit, ils baiserent. Les bruits les plus glauques firent place à des rales dignes de n'importe quel animal... Encore...et encore...Au bout de quelques heures, je sorti de la chambre pour vomir... Le "petit puceau idealiste" que j'etais en avait pris un coup au niveau des rapports Hommes/Femmes, de l'amour eternel, de la perte de l'innocence,etc...Ma mere s'etait assoupi en bas dans le canapé: "Tout va bien?". Je ne repondis rien, en rentrant dans la chambre, je pensai qu'ils auraient fini... Meme pas! Ma presence ne les derangeait pas à priori... Je remonta, et me remit à pleurer. Toutes les larmes de mon corps sortirent cette nuit là, et je mis bien longtemps avant d'avoir l'occasion de pleurer à nouveau. La "bullle" venait d'etre irremediablement percé: on revit Vincent durant l'été mais c'est comme si il etait déjà parti, ce fut la derniere fois qu' Helena vint en France et la douleur qui envahit ma mere quand elle l'apprit fut telle qu'elle la rongea à petit feu et qu'elle mit plusieurs années à mourir d'une decheance morale et physqie insoutenable... Je pleure, c'est comme si mon etre tout entier se vidait pour ne plus jamais revenir. Je pleure.
J'ai 14 ans et quelque chose en moi vient de disparaitre à tout jamais...

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