Progression vers l'inconnu

Les jours passèrent, nous formions désormais un joyeux petit groupe. « La joyeuse bande de psycho » comme disait Vala. Les soirées chez Isabel se multiplièrent, oh rien de bien méchant ça me rappelait les soirées chez Urumi et Sasuke que je commençai à voir de moins en moins (je crois que Sasuke était un peu jaloux…). En plus consensuel, pas question de boire une goutte d’alcool ! Ces soirées se limitaient à un repas généralement acheté en commun et au visionnage d’un DVD. Durant ces soirées il y avait Vala, grande copine de Tussi. Elle paraissait un petit peu folle et excentrique. Isabel était toujours égale à elle-même et nous ressassait encore et encore ses trucs bouddhistes (je ne pouvais pas la critiquer, je faisais chaque année un don conséquent à diverses associations pour le Tibet Libre) et restait d’humeur toujours positive et joyeuse ! Katerine, elle me laissait une impression bizarre. Elle ne semblait jamais être vraiment là. Toujours à l’écart, à ne pas parler beaucoup, ça m’intriguait parce que j’étais persuadé que ce n’était pas par timidité. Cette discrétion m’attirait énormément, mais à l’époque je ne concevais les rapports filles-garçons que dans un rapport de séduction et de sexe (oui très limité comme vision je sais !).Et comme elle aimait les femmes... Et le fait est aussi que je n’osai plus avoir de réels amis féminins depuis une expérience malheureuse l’année d’avant avec une fille nommée Anna. Et de toute façon, les rares fois ou j’avais envisagé de tenter une approche pour briser la glace, je fus brisé dans mon élan par Paolo et Tussi. Soit l’un, soit l’autre, soit les deux en même temps quand ils étaient bien motivés. Paolo avec ses considérations tactico-techniques sur le 4-2-3-1 de Raymond Domenech ou le renvoi immédiat de Jean Fernandez de l’OM, et Tussi avec ses tentatives de séduction, pauvre petite caricature de femme fatale qu’elle était. Bref, ce ne fut pas à cette époque, mais bien plus tard que je découvris Katerine…

Puis arriva le dernier jour de cours avant les vacances de Noel. Un cours de philosophie censé expliquer le maelstrom d’informations reçues et difficilement notés depuis un semestre, le fait est que les explications de ce que l’on n’avait pas compris nous rendirent encore plus perplexes que tout le semestre précédent… c’est à la sortie du cours que je la vis, en bas dans le hall de Béranger alors que je descendais les escaliers. Anna ?! Oui c’était bien elle ! Bon là, ça va faire un peu cliché si je vous sors le coup de tout devient flou mis à part elle, on a l’impression que tout va au ralenti, etc… mais bon, c’était le cas ! Je tiens quand même à préciser que je ne suis pas amoureux d’elle ! et puis c’était quand même moins cliché que cette fois ou on s’était revu à Toulouse quand on faisait des études différentes l’un l’autre à des centaines de kilomètres de nos foyers. Cette fois là, ça faisait plus d’un an qu’on ne s’était pas vu et on avait cour tout le long d’un trottoir sur une bonne centaine de mètres pour finir par se jeter dans les bras l’un de l’autre. C’était il y a un an, et les choses après ne se passèrent pas de la meilleure façon possible… bref, revenons à Béranger, en cette fin décembre 2005. Elle me remarqua, on s’approcha l’un de l’autre en plein milieu du hall et on commença à échanger diverses informations, tout les deux un petit peu gênés. Quel surprise de se voir là ! Quel ne fut pas ma surprise d’apprendre qu’elle faisait psycho avec moi !! Elle m’invita à boire un café, j’acceptai mais je lui dis qu’avant il fallait que je dise au revoir au petit groupe avec moi. Je me tournai donc vers eux qui étaient resté dans les escaliers, comme si ils n’avaient pas osé avancer. Je leur fis un signe de la main et un très banal : « Bonne vacances à vous tous ! Bon courage pour les révisions ». Paolo me fit une remarque, voire même juste un petit signe du genre : «  Ahaha chope bien mon salaud ! ». Bref de la légèreté toute paolesque en somme ! Je m’apprêtai à sortir de Béranger avec Anna, tout impatient d’avoir une explication avec elle quand aux évènements passes entre nous, quand nous fumes interrompus par un petit appel strident digne d’un petit animal en détresse.

« Sébastian ?? Et moi alors ?? ». Anna me lança un regard du genre : « Tu la connais ? ». Elle eut l’air apitoyé quand je me dirigeai vers l’auteur de ce petit appel très discret : Tussilda. Là, se tenant bien droite au milieu du hall, comme un petit enfant qui fait un caprice. Putain, les jeux de gamin c’est fini là, tu voudrai pas me laisser parler entre grandes personnes ?! « Au revoir Tussi ! », une petite bise, un encouragement pour les révisions, un souhait pour elle de passer de bonnes vacances (alors que je me contrefoutai de la nature de ses vacances), je claquai des talons et je repartis vers Anna. Nous eûmes notre discussion, très enrichissante s’il en fut, puis ce fut le temps des vacances. Agrémentés de révisions et de passages réconfortants chez Angie… Puis ce fut les partiels, comme toujours passage très perturbant de l’année avec son lots de… complications dirons nous ! Au cours du mois de janvier, je réussi à redévelopper une relation de confiance avec Anna, elle allait devenir progressivement, comment dire ça ? Ma conscience. En dehors de la quasi-totalité de ma vie, elle me conseillait et était d’un avis très impartial. N’hésitant jamais à me remettre en place et à me foutre des coups de pied au cul quand c’était nécessaire. Durant cette période, je devins de plus en plus pote avec Paolo et Marcus, l’excellente ambiance du groupe A y était aussi pour beaucoup…Tussi à cet époque m’énervait au plus haut point. Combien de fois je me retins de lui dire « Ta gueule ! », quand en deux phrases elle se contredisait, dans l’une se faisant passer pour une petite fille victime de son succès auprès des vilains hommes qui ne pensent « qu’à ça ! », et dans la phrase suivante décrivant une tentative de quelque chose qui est interdit dans plusieurs états des Etats-Unis parce que « ça voulait pas rentrer » !!! Vala et Katerine étaient pour moi indissociable de cette gamine, à cette époque je leur parlai très peu. Isabel, je m’étais rapproché d’elle, malheureusement quelques temps avant qu’elle ne parte faire d’autres études. C’était une fille très intéressante et je me souviens de cette fois ou on était allé voir Munich  tout les deux, j’ai hésité toute la soirée à tenter une approche. L’avenir me fit comprendre que j’avais été clairvoyant de me retenir sur ce coup là… Valait mieux  refreiner mes hormones et privilégier le tissu social… Angie était de nouveau mienne, j’avais retrouvé Anna, développé un groupe d’amis. Fin janvier, je ne savais pas ce qui pourrait bien m’arriver mais cette incertitude, cet inconnu me stimulaient au plus haut point !!!!